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Blog écrit par Dr Patrick Serog (mai – juin 2023)
L’incidence dans la population mondiale du surpoids et de l’obésité de l’adulte continue à progresser au fur et à mesure de la mondialisation des échanges de produits alimentaires bruts ou industriels. Le modèle économique actuel, quel que soit le pays, nécessite la transformation d’aliments bruts en produits alimentaires transformés de moins en moins chers et se conservant suffisamment longtemps pour permettre leur consommation des jours voire des semaines ou des années après leur fabrication .
Nul ne peut échapper sauf dans des contrées très reculées de notre planète à l’apparition de fast-food et de produits alimentaires manufacturés, prêts à l’emploi, peu chers et disponibles facilement. La famine recule mais la dénutrition devient plus fréquente dans certaines populations même dans celle qui augmente le plus en nombre, les personnes qui souffrent d’obésité. Aussi surprenant que cela puisse paraître on peut se dénutrir, donc perdre de la masse musculaire, tout en augmentant sa masse grasse. Cette dénutrition accélère des maladies métaboliques comme le diabète et
augmente la fréquence de maladies cardio et cérébro-vasculaires. La dénutrition entraine également une sensation de fatigue plus ou moins prononcée.
Depuis une cinquantaine d’années, nous vivons un changement de comportement alimentaire rapide. Pour témoignage, le développement de la livraison de plats ou de repas à domicile dans les villes. Une activité commerciale qui se développe très rapidement et qui change notre approche de la notion du repas à table ou sont partagés les mêmes mets dans une convivialité assumée. Ce nouveau mode de consommation alimentaire permet à chacun de manger ce qui lui plait car il peut commander des plats différents de ses amis ou des membres de sa famille. Il n’y a plus un plat à table mais des aliments différents avec des odeurs qui se mélangent. La plupart du temps on ne goûte pas les plats des autres. On ne mange pas forcement dans des assiettes mais à même dans le carton de livraison. Même la pizza reste dans son carton d’emballage et chacun pioche dedans si elle est à partager. Et, au lieu de manger autour d’une table traditionnelle dans la cuisine ou dans la salle à manger, ce repas a lieu souvent autour d’une table basse et en face de la télévision. Malgré ce changement de comportement on s’aperçoit que la convivialité est toujours de mise. Cependant, si la fréquence de ce type de repas est fréquente le consommateur s’éloigne d’une maitrise du contenu nutritionnel de son alimentation.
Les tentatives pour réduire les sucres, les graisses et le sel dans les produits industriels existent bien mais ont une limite, celle de la palatabilité et du goût acceptable par le consommateur. Il y a donc des compromis à réaliser entre manger des aliments qui nous font plaisir et la nécessité de se nourrir en fonction des besoins de notre organisme pour préserver notre « bonne santé » le plus longtemps possible.
Le choix alimentaire dépend aussi du temps que l’on peut consacrer à la préparation du repas. Si l’on rentre tard de son travail, on est plus enclin à utiliser des plats industriels préparés ou se faire livrer des plats cuisinés que de se faire la cuisine. Cependant, il est préférable de cuisiner le plus fréquemment possible pour mieux contrôler la nature et la quantité des ingrédients. L’utilisation de produits industriels est tout à fait possible en les mixant avec des plats que vous fabriquez vous-mêmes. L’idéal serait de cuisiner quatre-vingt pour cent des repas quotidien mais cela est bien difficile en pratique lorsqu’on habite une grande ville. Il faut du temps pour s’occuper de son alimentation et de soi. Or peu de personnes en prennent, tant ils sont accaparés par des actions qu’il faut réaliser dans l’instant. Je pense avant tout aux mères et pères de famille avec enfants qui à peine rentré du travail doivent s’occuper de leur progéniture qui piaillent de faim comme la nichée d’un couple d’oiseaux. Je pense aux célibataires qui se trouvent souvent dans l’incapacité psychologique et parfois matériel de s’occuper d’eux dans ce domaine si intime que celui de se nourrir sainement.
Tant que qu’il n’y a pas de surpoids et que le métabolisme fonctionne bien (métabolisme que l’on vérifie en faisant des prises de sang pour mesurer les constantes biologiques de notre sang et dans nos urines) il y a du temps devant nous pour améliorer le quotidien nutritionnel en faisant le plus souvent possible des repas : des protéines animales ( viande poisson œuf ) ou végétales (céréales et légumineuses) associées à des légumes et des féculents, un laitage et un fruit.
Lorsque le surpoids s’installe tout change. L’organisation des repas est à changer et le conseil d’une diététicien (enne) ou d’un médecin nutritionniste devient nécessaire.
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