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Article, citant Dr Serog, paru sur psychologies.com
« Il correspond à la parade que l’organisme met en place pour résister aux privations parfois brutales qu’on lui fait subir lors d’un régime », explique Céline Touati, naturopathe et auteure de Les régimes, c’est fini ! (Ed. Jouvence)
Lors d’un régime strict, nous diminuons la ration calorique. Le corps réagit de deux façons : il s’économise dans un premier temps et fonctionne d’abord au ralenti pour assurer aux organes le minimum vital. Et comme il a moins de calories que d’habitude, il stocke aussi « au cas où », en prévision d’une nouvelle période de restriction. Lorsque vous arrêtez votre régime, l’organisme a changé. On peut presque dire qu’il est « plus méfiant », un peu plus à l’affût de ce que vous allez lui donner.
Si le régime a été trop rapide et trop restrictif – et surtout s’il n’a pas permis de changer vos habitudes alimentaires –, vous allez vite reprendre les kilos que vous avez perdus. « On ne peut pas se restreindre à vie », note Céline Touati. Et pour revenir à une stabilité, un poids d’équilibre, cela devient alors plus compliqué. » Le corps se souvient des restrictions que vous lui avez fait subir. Dès lorsqu’il est restreint, il va stocker.
Certains spécialistes évoquent une mémoire primitive ancestrale héritée de nos ascendants et qui se loge au cœur de nos cellules. Nous « porterions » ainsi, inscrite en nous, cette peur de manquer. C’est aussi pour cela qu’il vaut mieux maigrir doucement, pour ne pas mettre le corps en état de choc, qui entraînerait la sécrétion d’hormones du stress capables de réveiller notre mémoire cellulaire « du manque ».
« Notre corps possède une sorte de mémoire « métabolique » qui s’est inscrite progressivement au fil du temps, souligne le Dr Patrick Serog, nutritionniste, dans son ouvrage Créez vous-même votre régime (avec Marie Borel, Ed. Flammarion). Il explique que l’alternance de périodes de régimes restrictifs puis d’alimentation anarchique rend peu à peu l’organisme plus économe. Il parvient à fonctionner avec des apports caloriques de plus en plus restreints.
« Certains patients décrivent alors une résistance à l’amaigrissement qui s’est installée peu à peu, régime après régime, souligne-t-il. Dans ce cas, la perte de poids est plus lente et longue. Mais elle reste toujours possible grâce au changement des habitudes alimentaires ».
Le Dr Patrick Serog remarque aussi que « l’accumulation d’interdits alimentaires nourrit une frustration qui finit toujours par entraîner une transgression. Ça n’est pas tenable et on craque. On passe ainsi en permanence d’une alimentation trop restreinte à des excès parfois démesurés ».
Plus on avance en âge, plus les « mauvaises habitudes » qui ont fait le lit du surpoids sont ancrées. Ce sont pourtant elles qu’il faut aller débusquer pour les transformer en « bonnes habitudes », en prenant le temps nécessaire pour que ces dernières s’inscrivent durablement dans les comportements quotidiens.
Adopter de nouvelles habitudes alimentaires sur le long terme fonctionne mieux que la restriction, car vous allez agir sur votre comportement alimentaire. Petit à petit, votre corps s’habitue à ces changements et stockera moins.
80 à 95 % des gens qui perdent du poids le reprennent dans les cinq ans. La raison ? L’hypercontrôle alimentaire et mental que la plupart des méthodes amaigrissantes imposent. Le psychiatre Gérard Apfeldorfer dénonce cet engrenage et propose des solutions durables.
Cela ne signifie pas que les excès sont interdits. Il s’agit juste après une fête en famille, entre amis, de revenir aux bonnes habitudes. Pour cela, il faut que la rupture alimentaire ne soit pas trop longue. Patrick Serog l’a remarqué avec ses patients qui dérogent à leur nouvelle manière de manger pendant les vacances. « Ce qui se comprend, explique-t-il, puisque cela fait partie du plaisir des vacances ». À leur retour, dès qu’ils reviennent à leurs « bonnes habitudes », ils retrouvent leur poids qu’ils avaient avant de partir.
Le médecin explique que le stockage graisseux est transitoire et réversible, surtout si la rupture n’est pas trop longue : « Au-delà de 4 semaines, le corps « enregistre » le changement alimentaire comme s’il était définitif et se remet à stocker durablement ». Sans compter qu’après une longue période, les « bonnes habitudes » que l’on a mis parfois plusieurs mois à adopter, se perdent davantage. « On ne sait pas très bien expliquer ce phénomène, souligne le médecin, qui pointe des mécanismes comportementaux ou des processus métaboliques et des interactions hormonales. « Dans tous les cas, la seule façon d’agir sur le fonctionnement du corps et notre équilibre, reste la modification progressive du comportement alimentaire ».
Si pour perdre du poids, certain(e)s sont prêtes à tout avaler, partir à la chasse aux kilos ne se fait pas sur un coup de tête. Pour se sentir mieux, pour se plaire ou bien encore pour plaire aux autres… à chacun(e) ses raisons ! Et vous, pourquoi voudriez-vous affiner votre silhouette ?
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